C'est la fin des vacances. Après quelques semaines de détente, les marchés et nous-mêmes retrouvons nos préoccupations. Les stratèges en communication s'y connaissent pour nous indiquer les principaux axes de réflexion qui marqueront notre mois de septembre. A lire la presse française et étrangère, la rentrée s'annonce compliquée. Et force est de constater que nous avons du souci à nous faire, peut-être même n'aurions nous pas dû revenir de vacances...
Les sources d'inquiétude sont nombreuses et pas forcément nouvelles. Nous les avions oubliées :
- La rentrée en récession de l'économie mondiale s'annonce pour la fin de l'année,
- Les échéances politiques sont fort incertaines aux Etats Unis comme en Allemagne,
- Les blocages politiques concernant la gouvernance de la zone refont la une des journaux et des chancelleries,
- Les tensions géopolitiques au Moyen Orient foisonnent
- Et, préliminaire à un possible renversement de tendance, les marchés financiers se sont mieux comportés durant l'été.
A cela s'ajoute une série d'événements nouveaux pour nous Français :
- La ponction fiscale prévue par l'équipe de Sarkozy pour 2012 se situe à 3% de l'assiette en moyenne et à 10% d'impôt en plus pour les particuliers, à revenu constant,
- Le soutien du gouvernement français s'est imposé pour une banque française, le Crédit Immobilier de France,
- L'annonce du dépassement des trois millions de chômeurs nous est parvenue dimanche après midi,
- L'appel de certains syndicats de gauche, nous devrions connaître des manifestations en France à l'automne,
- Les déclarations du Premier Ministre et du Président ont signifié la fin de la récréation.
Ainsi, de nombreuses décisions restent à prendre pour éviter l'explosion de la zone euro, pour assurer l'assainissement des dépenses publiques et organiser le redéploiement industriel et tertiaire des grandes économies dans les prochaines années.
A ce stade, nous attendons avant tout le résultat des tractations concernant :
- Pour les européens, les réformes structurelles de gouvernance budgétaire et financière au prix d'un abandon partiel de souveraineté,
- Pour les occidentaux, la mise en place d'un calendrier décennal de réduction des déficits publics et externes,
- Pour les économies mondiales, une planification progressive de spécialisation de chaque territoire dans les métiers traditionnels et d'avenir ainsi que la remise en cause des modèles de développement actuels.
Rien de tout cela n'est nouveau, pas plus qu'enthousiasmant. Mais une clarification est urgente afin d'éviter que les péssimistes ne l'emportent comme souvent dans pareilles situations. Et surtout afin de ne pas connaitre la disloquation de la zone euro. Les deux derniers points s'avèrent bien évidemment mineurs et subsidiaires par rapport au premier.
Tout semble indiquer que les marchés se sont adaptés aux contraintes de la rentrée, tout en gardant leur sang-froid. Si,depuis quinze jours, les marchés ont stoppé leur progression, les marchés de taux et du crédit se sont stabilisés, et les marchés actions s'affaiblissent quelque peu, leur réaction n'a pas été brutale.
Dans le contexte actuel, et puisque les campagnes de communication versent dans l'inquiétude, les marchés devraient continuer sur ces tendances : niveau quasi nul des taux d'intérêt court, stabilité des taux d'intérêt et des marges de crédit, et plus forte volatilité des marchés actions. Nous n'attendons rien de bon des marchés, sans vouloir endosser une posture plus négative. Parfois, le surplace a du bon.
Notre stratégie d'investissement consiste donc à rester très prudents sur les actions, plutôt bienveillants pour les obligations privées et à ne pas hésiter à privilégier le monétaire.
Rappelons que notre profil de gestion a enregistré une performance suffisante pour un risque en ligne avec son profil équilibré. Nous réalisons sur plus de cinq ans l'objectif fixé de l'ordre de 4 à 6 % de rentabilité pour un risque situé entre 6 et 9%.
Jean-Christophe Cotta
Allocation & Sélection
www.allocation-selection.com
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