Autant l'écrire, depuis un an, à force d'écrire la même chose je me suis lassé. J'ai maintenu mes recommandations de prudence, car je n'étais pas sur que les décideurs aient pris la juste mesure de la baisse forte du prix du pétrole depuis juillet 2014 et de ses implications sur la croissance des pays développés comme des pays producteurs de pétrole. De fait les interventions des banques centrales ont bien compensé les flux financiers. Et le risque de décalage a été écarté à plusieurs reprises depuis et encore aujourd'hui.
Les opérateurs ont continué à se laisser porter par les injections des banques centrales et surtout ils ont été confortés par la baisse des taux d'intérêt généralisée des emprunts souverains dans le monde. Les valorisations des actions ont suivi plus du fait de cette baisse que du comportement des bénéfices. De fait, les cours sur les marchés financiers ont largement été troublés par cette interventionisme public sans précédent. A tel point, que les fluctuations des cours actions ont finalement été largement lissés à la baisse et que pour les hausses elles ont été réduites par l'absence de vigueur des résultats des sociétés.
Dans ce contexte, le principal que nous risquons en nous laissant bercer par cette douce musique ou ces doux bruits, c'est finalement l'avénement d'une consolidation de plus de 20 à 25% dès lors qu'un évènement politique, économique ou social ne vienne troubler cette douce torpeur. Et force est d'ailleurs de constater qu'il y en a. Si rien ne s'est manifesté depuis, gageons que le consensus de marché des opérateurs n'ont pas évolué face aux actes terroristes, au Brexit, au démantèlement probable du Royaume Uni, le ralentissement de la croissance économique au sein de l'OCDE et des principaux acteurs des pays émergents. Et, pourtant, il en aurait eu l'occasion puisqu'à l'opposé de leurs attentes de la mi mai, le plus grand nombre d'entre eux tablait en effet sur le rejet du Brexit et le rebond de la croissance mondiale.
Les faits sont têtus... finalement, nous avons subi au second trimestre une nouvelle phase de ralentissement économique. Les prix du pétrole ont de nouveau recommencer à baisser de plus de 20%, la Chine a annoncé le week-end dernier qu'elle ne pourra pas soutenir à elle toute seule la conjoncture mondiale, et la déclaration du G20 s'est concentrée sur les mesures de relance au niveau mondial nécessaire au rétablissement de la demande globale. Enfin, sans surprise, la FED a reporté de nouveau pour deux mois sans doute la hausse de ses taux directeurs au risque de se trouver en retard sur le contrôle de conjoncture financière du pays en pleine période électorale.
Rien n'indique le maintien dans cette trajectoire? A partir de la fin de l'année, nous pourrions compter sur le rebond de l'économie américaine, et le redémarrage des économies émergentes qui sont en convalescence depuis deux ans, Asie comprise. Pour l'économie européenne, nous pensons que les incertitudes liées à l'application du Brexit brouillera largement l'écoute pour l'année à venir.
Dans ce contexte,l'allocation d'actifs type consiste à s'appuyer sur les fonds obligataire à faible duration (3) qui ont pour grande qualité de délivrer entre 2 et 3%, tout en bénéficiant de la baisse de sensibilité au cours du temps et à réduire la poche actions au minimum en diversifiant le type de gestion entre qualité, et croissance d'une part et en s'exposant plus sur les régions porteuses hors Europe. Ma préférence va aussi aux gestions tournées vers la satisfaction client, ou la maitrise de ses prix pour les entreprises mondialisées. Enfin, coté petites capitalisations, compte tenu de la mutation rapide de l'activité, il me semble essentiel de laisser une place majeure à ce type de fonds. Enfin malgré la rentabilité négative, il ne faut pas non plus négliger le monétaire en tant que position d'attente (et force est de constater est qu'il faut savoir rester patient). Et surtout, si l'on anticipe une consolidation dans les prochains mois.
JC Cotta
Allocation & Sélection
Achevé de rédiger 30 juillet 2016.
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