En fin de soirée, tous les opérateurs du monde entier seront attentifs au discours de Janet Yellen; présidente de la FED, représentant un peu moins de 50% du bilan des banques centrales. En sympathie depuis quelques semaines, les marchés financiers sont restés finalement fort calmes, aux signes positifs ou négatifs des économies mondiales aux premiers rangs desquels nous trouvons les Etats Unis la zone euro et la Chine.
L'été aura été clément. Point de forts mouvements, pas de paniques boursières ni d'ailleurs d'emballement. Le niveau des taux d’intérêt court et long sont restés bas, les actions se sont repositionnées en haut de la marge de fluctuation de l'année, et le cours du pétrole et de l'or se sont stabilisés. La situation fondamentale des économies du monde développé combine taux de croissance bas, inflation quasi nulle et les soldes publics en légère amélioration. Les pays émergents contribue à la croissance mondiale avec des taux de croissance et d'inflation quatre fois plus élevé. L'ensemble vit au ralenti.
A Jackson Hole, que peut dire Janet Yellen ? Si elle maintient son discours prudent, pas grand chose. Sans doute aura t elle à l'esprit de ne pas inquiéter les marchés, il faudra qu'elle donne une perspective à la hausse des taux directeurs, et surtout qu'elle précise une date optimale ? Décembre? après les élections américaines? Il serait difficile pour tous que nous connaissions un vaste mouvement de marchés durant la campagne électorale. Pourtant le risque que la FEd se trouve en retard dans sa politique de restriction monétaire est de plus en plus grand. A suivre.
Pour ma part, c'est ce qu'elle ne pourra pas aborder dans son discours qui me semble être essentiel. Et ceci a avoir d'ailleurs avec la récente communication en attente de la réunion de jeudi et vendredi : Les limites du monétarisme. Ses succès dans la stabilisation conjoncturelle des économies sont incontestables. Et ses échecs dans l'accompagnement des mutations structurelles de l'économie réelle patents, et je dirai, normaux. Le caractère nocif à terme des injections financières au rythme actuel est désormais un vrai sujet d’inquiétude. Depuis huit ans, les réserves libres libérées dans le système financier, toutes banques centrales confondues correspond à plus de 16% du pib mondial. La progression des crédits, si elle a frémi en 2016 n'a pas réellement pris le relai au sein de l'économie réelle. Les hausses de prix ont impacté essentiellement la sphère des actifs financiers et immobiliers. Les baisses de prix ont touché la sphère d'activités privées. L'activité spéculative des banques a augmenté. Il semble que les activités réelles nouvelles se soient "autofinancées" ou dépendent plus des plate formes obligataires B to B. Enfin, la politique monétaire depuis 7 ans a favorisé les activités traditionnelles, plus solvables au risque de créer dans un grand nombre de domaines une surproduction notable d'un grand nombre de biens et services. Au point, que de nouvelles bulles spéculatives soient à craindre.
Pour sortir de cette impasse planétaire, il faudra sans doute revoir les objectifs intermédiaires de la politique monétaire. En particulier le taux de croissance et d'inflation naturel, le niveau des impasses de financement (déficit public et externe). Mais pas que. Et, gageons que les politiques de change, et la politique budgétaire et fiscale reprennent un peu de couleurs au sein des pays développés alliant réduction des dépenses, harmonisations fiscales et une meilleure discipline dans le change.
Gageons surtout, que la liberté de fixation des prix, toutefois "régulée par l’Etat, favorise et conforte les grandes mutations en cours, que la transition au sein du monde du travail d'un grand nombre d'entre nous puisse se faire grâce à la formation et la détection de nouvelles taches au sein de l'entreprise ou du secteur public. Car, il faudra trouver un moyen pour réduire le sur effectif des secteurs en maturité et la progression des emplois dans les métiers du futur, en s'appuyant sur l'expérience du plus grand nombre. Enfin, et cela a été abordé par le G20 le mois dernier, il est urgent de trouver un moyen de mobiliser une demande solvable supplémentaire afin de trouver des débouchés à la production.
Si pour des raisons politiques, la hausse des taux directeurs américains est reportée au mois de décembre, les marchés devraient continuer sur leur aire. en sachant que le pas de hausse pèsera sur les cours obligataires, actions. Une grande partie de la valeur ajoutée des gestions réside désormais dans la sélection des titres situés hors des indices actuels. Une prime pour la gestion diversifiée flexible. Et sans doute aussi en direction des pays asiatiques et émergents qui sont en avance dans le cycle d'activité.
Jean-Christophe Cotta
Allocation & Sélection
Achevé de rédiger le 26 Aout 2016
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