L’environnement financier s’est modifié de nouveau, du fait des révisions à la hausse de la croissance économique au dernier trimestre mais sans modifier les anticipations de la reprise plus soutenue de l’activité en 2018. De ce fait, au premier trimestre 2018, nous entrons dans une phase plus incertaine, émaillé d’une plus forte volatilité au gré des résultats des sociétés américaines et des indications de tensions de taux initiateurs de consolidation des actions pour le tout début du mois de février. La consolidation des marchés a frappé les esprits du fait de sa soudaineté, comme de l'ampleur des décalages. S'agit il d'un avertissement sans frais ou plutôt d'une nouvelle tendance? Apparemment les opérateurs de marché se concentrent sur le risque de reprise de l'inflation aux États-Unis !!! Comme en 1994, il ne considère pas les gains de productivité issus de la numérisation croissante de l'économie... Pour autant, comme en novembre, nous pouvons nous attendre à un rebond de croissance supérieur aux attentes.
Notre constat : une croissance en hausse associée à une inflation toujours basse pour le semestre prochain. Bref, un regain d'activité salutaire.
- Une reprise de la croissance économique pour 2017, avec d’ici 2018, une accélération synchrone possible combinant toute l’économie mondiale,
- Une inflation contenue, alimentée par l’accélération du progrès technique, de la baisse des prix des matières et la faiblesse des hausses de salaires
- La reprise progressive de la croissance du commerce international (+4% en 2017 après son plus bas en 2016 à 2.5% ; autour de 4.5% pour 2018)
Concernant les marchés financiers :
- Des anticipations de rebond de l’inflation qui ont induit de fortes consolidation sur le marché actions comme taux, (scénario proche de 1994, avec des banques centrales qui jouent les modératrices au quotidien si nécessaire, et des teneurs de marché vendeurs durant la semaine et quasi flat pour le weekend,, dont on reparlera sans doute dans les prochains mois,
- Le niveau des volatilités sur chaque marché est au plus haut ; la tempête s’est produite avec des pertes importantes pour les gérants de volatilité (qui pariaient sur sa stabilité)
- La remontée des taux long au sein du G7 de l’ordre de 10 à 30 centimes, pour les marchés américains et européens souverains et de de 20 à 60 centimes, respectivement, pour les obligations à haut rendement européens et américains,
- Les marges de crédit privé résistent à sa manière avec 10 centimes de hausse sur les investissements et 40 centimes sur les obligations à haut rendement européen.
- Les marchés actions ont consolidé de 8%, à partir de la fin janvier et 4% depuis le début de l’année (malgré une perspective de hausse des bénéfices de 8 à 10% sur l’année actuelle pour un grand nombre de places financières à commencer par l’Europe)..
- Les placements monétaires pourraient être positifs à la mi 2018.
Les derniers évènements militent pour la prudence :
- Les autorités financières étrangères et européennes ont entamé le processus de normalisation monétaire. Elles pourraient avoir à gérer à la fin du semestre, une accélération de conjoncture nécessitant l’arrêt du QE au sein de la zone euro et une hausse plus rapide des taux directeurs américains. Pour l’heure, elles aménagent les phases de correction des marchés en limitant à ce stade la panique sur les marchés. Et, elles ne devraient pas pouvoir (vouloir) aller plus loin en inversant le mouvement.
- Au-delà de la nouvelle politique budgétaire américaine, nous attendons dans les prochains semestres une hausse de la consommation mondiale (hausse des matières premières pour les pays producteurs, hausse des salaires pour les Etats Unis et accompagnement à venir des pays européens (gros espoir portant sur l’annonce d’une politique de parité de rémunération en France mais aussi au sein de la zone euro).
- Enfin, en matière de politique de change, la récente dépréciation du dollar fait peser un risque de guerre des changes en Europe. A 1.24 contre euro, la prime de change entre dans un territoire fort préoccupant. A suivre
Concernant les valorisations de marché :
- Pour les taux d’intérêt souverains, les taux naturels des taux souverains se trouvent désormais à 1,0% et parfois 2,0% des taux de marché. Cette distorsion n’est pas ancienne en revanche, elle s’est renforcée du fait de la hausse de la croissance réelle et du rebond récent de l’inflation. Rappelons que la croissance économique nominale zone euro ressort à 3,3% contre un taux d’intérêt à dix ans zone euro de moins de 1% (soit un écart de 2,3%); pour les Etats-Unis, ces grandeurs sont respectivement de 4,7% et 2,8% (soit un écart de 1,9%). Soit une baisse potentielle de l’ordre de 12 à 15% de baisse en prix, si l’on prend un niveau de duration de courbe de l’ordre de 6 ans.
- Pour le crédit, sur la zone euro, les marges de crédit se sont bien détendues depuis le début de l’année, comme nous l’attendions. Compte tenu de la hausse modérée attendue d’ici la fin de l’année sur les taux souverains, le crédit constitue toujours une solution d’attente au sein de la classe d’actif obligataire.
- Concernant les actions, les valorisations sont favorables aux actions euro, du fait de la série des annonces de résultats et l’appréciation de l’euro. Leur valorisation est désormais chère pour les actions américaines.
L’allocation tactique pour un profil équilibré (50/50)- Ne pas relâcher la gestion du risque, car nous rentrons dans une période de forte volatilité, du fait de la hausse depuis le début de l’année et l’atonie ambiante. Ce positionnement a permis de réduire notablement l'impact récent des baisses.
- Actions - 30% (30% - 70%)
Euro –
Monde hors zone euro -
Actions internationales Asie Pays émergents
Pas de biais croissance
Petites capitalisations
- Taux - 50% (30% - 50%)
Recherche Crédit Taux variable
Profil prudent Vol 1-2 ++ (position d'attente)
- Monétaire ++ 20% (0% - 20%)
JC Cotta
Allocation & Sélection
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